Identité numérique vs protection des données

Identité numérique vs protection des données

Avec l’émergence du Web 2.0 dans les années 2005, la question de l’identité numérique est devenue incontournable. En effet, dans les années 90-2000, nous, utilisateurs étions surtout passifs, notre activité se résumant à la recherche et à la lecture d’informations. Nos usages numériques se sont désormais transformés, plaçant l’internaute au cœur de l’Internet : acteur, éditeur et fournisseur de contenus, jusqu’à créer ce qui est aujourd’hui notre identité numérique. Aujourd’hui, une véritable question philosophique au sein du numérique émerge, et on se retrouve face à des problématiques d’éthique, de conscience et de responsabilité. En tant qu’éditeur évidemment, mais aussi, en tant qu’utilisateur.

 

La prolifération de nos activités sur Internet donne désormais une nouvelle dimension à cette identité, complexe car composée de multiples aspects. Comment cerner cette identité numérique et quels enjeux celle-ci engendre-t-elle dans notre vie privée ?

Comprendre la notion d’identité numérique et son envergure

 

L’ouvrage de Guillaume Desgens et Eric Freyssinet “L’identité à l’ère numérique” définit de manière très complète les composantes de notre identité numérique. Celle-ci se déclinant sous plusieurs facettes, elle est d’autant plus difficile à cerner et à maîtriser. Le fait qu’elle évolue dans le temps en fonction des outils numériques, la rend également moins contrôlable.

 

Pour schématiser le contenu de votre identité numérique, imaginez un disque dur de capacité illimité, branché à votre ordinateur, qui enregistrerait toutes vos données, à partir du moment où vous ouvrez une page sur le web. La consultation de vos e-mails, l’ouverture d’un dossier de travail sur votre drive, une prise de rendez-vous en ligne, un passage sur votre profil Facebook, un commentaire sur le post d’un ami, un achat sur un site de e-commerce, etc.

 

Ces traces, qui peuvent être volontaires (un commentaire laissé, un CV en ligne), involontaires (votre nom apparaît sur le site de l’école que vous avez fréquenté), ou héritées (quelqu’un parle de vous sur sa page, son blog), forment votre empreinte numérique, et aujourd’hui, votre e-réputation. C’est l’image que vous renvoyez sur Internet.

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La e-réputation est celle qui flatte l’ego. Le pouvoir du like est impressionnant, n’est-ce pas ? Cependant, qui est-on réellement sur Internet ? Sommes-nous nous-même, une autre version de nous-même, ou un idéal de nous-même ? La réponse à cette question est évidemment personnelle à chacun, cependant, la chose à retenir est que toutes ces données privées, archivées sur les serveurs des moteurs de recherches ou des sites web que vous visitez, peuvent être sujettes à des fuites, des actes malveillants, et surtout, à une analyse de votre vie privée.

 

 

 

Les enjeux liés à la protection des données personnelles

Un grand nombre d’internautes sont persuadés que la surveillance de masse ne les concerne pas, étant donné qu’ils n’ont rien à cacher. Eric Schmidt, Président du Conseil d’Administration de Google a d’ailleurs déclaré dans ce sens : “Si vous souhaitez que personne ne soit au courant de certaines choses que vous faites, peut-être devriez-vous tout simplement ne pas les faire”.

 

Alors, si mon comportement en ligne semble tout à fait standard, pourquoi devrais-je m’offusquer que mes données personnelles soient analysées et utilisées ? Cependant, ce qui ne semble pas suspect pour moi peut-il sembler suspect pour quelqu’un d’autre ? Nous n’avons rien à cacher, mais pour autant, avons-nous des raisons de s’inquiéter de ses surveillances numériques ?

 

Le documentaire Nothing to Hide, sorti en 2017, donne une approche très tranchée à ce sujet et met en exergue la question de l’acceptation de la surveillance de masse ainsi que la normalité qu’est devenu l’abandon de la vie privée. Tandis que les politiques mettent l’accent sur la protection des données utilisateurs et des droits à la personne, l’exercice de notre libre-arbitre semble être de plus en plus entravé.

 

Au-delà du fait d’accepter ou non que des tierces personnes analysent nos faits et gestes en ligne, il est possible de protéger et de gérer de ces informations. Une identité numérique, cela peut se contrôler à minima.

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Le personal branding

Quoi de mieux pour contrôler son image en ligne que de la forger soi-même ? Technique encore peu évidente pour la majorité des utilisateurs, cette tendance est pourtant en vogue. Il s’agit en fait de créer un enrichissement stratégique de ses profils en ligne pour gérer la perception de son image.

Naviguer anonymement

Naviguer de façon anonyme sur Internet, c’est possible, et c’est surtout recommandé. Il existe des VPN français, outils puissants et maintenant incontournables, qui permettent de vous assurer une navigation privée et sécurisée ; votre adresse IP est masquée et vos données sont chiffrées.

Le droit à l’oubli, initiative mise en place par la Commission européenne en 2012

Aujourd’hui, vos données personnelles sont très difficiles à effacer. Google propose néanmoins un formulaire de droit à l’oubli et l’extension Forgetme, qui est gratuite, permet de vider facilement vos cookies et autres informations stockées involontairement.

 

Alors que l’espace numérique invite plus à l’uniformisation des comportements qu’à l’expression par chacun de sa personnalité, la notion de vie privée et le respect de celle-ci reste un besoin fondamental. Afin de protéger et de contrôler son identité numérique, l‘utilisateur doit désormais mettre en place des techniques et outils qui lui sont propres afin d’éviter leur exploitation.